Arcachon se devait d'offrir aux enfants des "étrangers
de distinction", villégiaturant dans ses murs, une
école à la hauteur de leur statut social. Ce sera
d'abord en 1864 l'Ecole Saint Ferdinand, devenue en 1869 l'"Ecole
internationale d'Arcachon", où "les langues vivantes
sont apprises facilement et presque sans professeur par le contact
journalier (...) des élèves étrangers avec
les élèves français" (Arcachon au temps
des étrangers de distinction, Jacques Ragot).
Trois ans plus tard, les dominicains, conduits
par le RP Baudrand, installent l'"Ecole centrale maritime",
dans les villas Mélusine et Alba et rachètent en
1876 Saint Ferdinand et quatre hectares de terrains.
L'école compte 7 élèves en 1872 et 120 en
1879. Elle a pour vocation de préparer les jeunes hommes
à la marine marchande et dispose pour leur formation de
bateaux, dont l'Immacolata Concezione, le splendide yacht du pape
Pie IX. Mais très vite, le coût d'achat et d'entretien
de ces bateaux va conduire la direction de l'école à
revoir ses ambitions et à transformer l'établissement
en collège classique, l'Ecole Saint-Elme, du nom d'un dominicain
espagnol patron des marins et qui a donné son nom aux "feux
de Saint Elme", qui annoncent la foudre.
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De la tradition maritime, il restera longtemps
le béret marin dans l'uniforme des élèves
et aujourd'hui la "section voile" du lycée et
collège Saint Elme offre trois niveaux d'initiation aux
quelque 500 élèves: optimist, catamaran/dériveur,
et First Class 8 (trois voiliers). L'un de ces First a été
offert à l'école par l'un de ses anciens élèves,
le baron Bich.
La collectionnite, surtout lorsqu'elle
est aiguë vous réserve des surprises tout à
fait incroyables, jugez-en: il y a deux ans dans une brocante
à Paris j'ai trouvé cinq cartes de Saint Elme qu'un
adolescent envoyait à une demoiselle: vous avez pu les
voir en haut de la page; et il y a une semaine sur mon site préféré
de ventes aux enchères de cartes postales, j'en ai trouvé
une sixième, la dernière que ce jeune homme envoyait
à sa dulcinée. 102 ans après cette sixième
carte rejoint donc ses petites soeurs, et ma question est maintenant
de savoir combien le garçon a au total envoyé de
cartes de son collège à cette jeune personne, qui,
sait-on jamais, est peut-être un jour devenue sa femme,
avant qu'il ne se fasse tuer à la guerre après lui
avoir fait un enfant dont les propres petits enfants cherchent
encore aujourd'hui, eux aussi, à reconstituer la collection,
allez savoir...
En attendant voici la carte :
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