La folie de la carte postale ancienne

28
mar
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Ce blog a l’ambition de présenter les (très nombreux) éditeurs qui ont travaillé sur le bassin d’Arcachon à l’âge d’or de la carte postale, de dresser leur cartoliste. Cela ne pourra se faire qu’avec la collaboration des collectionneurs de CPA de cette région tant la production a été volumineuse avant 1920. Si vous voyez des erreurs ou si vous voyez des compléments à apporter n’hésitez pas …

EDIT 16 mai 2009: 19 cartolistes; 180 commentaires apportant des compléments, des corrections en à peine un mois et demi; une poignée de collectionneurs, Jean-Pierre Ardoin Saint Amand, Guy Bachelet, Pascal Autier, Jean-Michel Dias, Jean Louis Potin et même un voileux François-Xavier Bodin ont apporté leur pierre à cet improbable monument à la gloire des éditeurs de cartes postales qui se sont intéressés il y a plus d’un siècle au bassin d’Arcachon.

Je suis très étonné et enthousiasmé d’un tel succès !

Edit 19 mai 2009 : Vous trouverez désormais au bas de chaque article un lien vous permettant de le télécharger.

Edit 14 juin 2009 : Grosse frayeur vendredi matin; un court circuit a mis en vrac le serveur de l’hébergeur professionnel chez qui j’héberge ce site.
Grosse galère pour tout remettre en ordre…

Edit 24 octobre 2009 : l’énorme travail de compilation et de saisie de la cartoliste de Henry Guillier, éditeur et photographe à Libourne est achevé et en ligne. Cette cartoliste, comptant quelque 13.800 numéros, est basée principalement sur la liste dressée par Bernard Ducasse et Georges Monloubou et informatisée par Eric Dubois. Elle est ici présentée sous deux formes : la cartoliste complète du travail de Guillier dans tout le Sud-Ouest, et une deuxième cartoliste ne comprenant que les cartes que cet éditeur a publié concernant le Bassin d’Arcachon. Un grand merci aux auteurs de ce travail colossal !

Heyl

28
nov
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Classé dans Heyl.

Aux Couleurs Nationales

Collection Ewald Heyl, 230, Boul. de la Plage

1) Les différents types des cartes postales Heyl.

La production de cartes postales de cet éditeur se répartit essentiellement sur deux types techniques différents utilisés l’un après l’autre sans qu’ils ne se recoupent. A cela s’ajoute un type particulier, dit type 0, exclusivement réservé à une carte publicitaire illustrée de la photo de l’établissement de l’éditeur.

Type 0 :

Le dos précise qu’il s’agit d’une phototypie J. Poittevin de Bordeaux ; la légende sur le recto : Arcachon. – Grande Épicerie Moderne du Boulevard de la Plage.
Maison Ewald Heyl
Peut-être plus ou moins centrée sur le cliché et imprimée en rouge ou en noir

Type 0

Légende type 0

Type 1

Ce sont les plus anciennes cartes de cet éditeur. Dos non divisé, elles sont apparues dans le premier trimestre 1904.

Au recto, la mention d’éditeur précise :
E. HEYL, éditeur, Arcachon

Type1

Légende Type 1

Type 2 :

Ces cartes apparaissent à partir du 1er mai 1904. Elles répondent aux stipulations de l’arrêté ministériel du 18 novembre 1903. Leur dos est divisé.
Sur le recto, la mention d’éditeur est nouvelle : elle précise l’enseigne commerciale, le nom du commerçant et même son adresse.
Le nom d’Arcachon dans la légende s’écrit maintenant :

ARCACHON – Place Thiers

« A » d’Arcachon en grande majuscule suivi du reste du nom en petite majuscule. Exactement comme dans le type 2 de l’éditeur Garson mais dans une police légèrement plus petite. (Un point ou un point et demi en moins.)

Type2

Légende Type 2

La très grande majorité de la production de cet éditeur est sous le format horizontal dit « paysage », mais comprend quatre cartes verticales dites « portrait ».

Le type 2 connaît quelques cartes colorisées. (Références se terminant par « c »)


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Les cartes “aériennes” de Léo Neveu

22
nov
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Classé dans Neveu.

Il est impossible d’établir d’un seul tenant une cartoliste complète de cet excellent photographe que fut Léo Neveu. Il a touché à tout pendant les quelques 40 années de son exercice à Arcachon. Sa renommée de photographe a dépassé largement le petit cercle arcachonnais, puisqu’à l’issue du Salon de la photo de Paris en 1930, André Pascal-Lévis (dans Artistes d’aujourd’hui) ne tarit pas d’éloges: Léo “est un parfait technicien en même temps qu’un pur artiste [...] qui sait établir […] une très intime et complète liaison entre métier et goût”.

Léo Neveu a été tué à 64 ans dans le maquis du Verdon le 17 novembre 1944.

Parmi les nombreux thèmes qu’il a abordé, celui de la photographie aérienne est peut-être le plus surprenant: la plupart de ces photos ont été réalisé en 1912, à bord d’une machine volante tout à fait improbable, “l’hydroplane” de Paulhan. Imaginez vous à bord de cet appareil avec le fourbi que devait avoir les photographes de l’époque.

Atterrissage du "Curtiss de Paulhan" et son passager Léo Neveu

La "machine"

Comme d’habitude Léo Neveu s’embrouille dans sa numérotation, publie plusieurs fois le même cliché avec des numéros différents ou sans numéro; mais peu importe ses cartes sont spectaculaires:

Vue de la Rade prise de l'aéroplane de Paulhan, par Léo Neveu


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J. H. B. Ed., Bx.

3
nov
3 commentaires | Article par leonc
Classé dans JHB Ed Bx.

Petit logo en bas à gauche formé d’une ancre avec deux « c » de chaque côté du fouet, le tout surmonté de la mention « Bordeaux ».

Une fois encore, voici un éditeur précurseur dont nous ne connaissons pas l’identité. Celle-ci devrait cependant être assez aisée à déterminer et nous laissons ce soin à nos érudits visiteurs.
Que signifient les initiales J.H.B. ?
On sait que cet éditeur est bordelais, puisqu’il l’écrit dans sa raison sociale. Encore qu’il existe des cartes tout à fait similaires, par exemple de Biarritz, frappées du même logo mais avec la mention : J-H-B, édit. Bayonne. Cet éditeur aurait-il eu un établissement secondaire à Bayonne ?
Et les C C de l’ancre ne veulent-ils pas signifier Charles Chambon ?
On remarque en effet que la 26. – ARCACHON. Parqueuses se rendant au travail, est reprise, après 1904, chez cet éditeur sous le n° 123 ARCACHON – Parqueuses se rendant au travail – C. B. alors que la 27. –ARCACHON. La promenade à ânes le sera sous le n° 14 ARCACHON – Promenade dans la Forêt – C. B.
Une petite recherche montre qu’il est possible de trouver des cartes bordelaises de ce J.H.B., parce que ce sont ses cartes bordelaises qui sont les plus nombreuses, dont les clichés sont similaires à ceux des cartes de W.F.
« W.F. déposé », était l’enseigne de Wettervald Frères, éditeurs au 108, cours Saint-Louis à Bordeaux et dont l’activité semble antérieure à celle du J. H. B. qui nous occupe.
Serions- nous passés de Wattervald Frères à Charles Chambon sous le couvert énigmatique de J.H.B. ?
C’est ce qu’il nous reste à découvrir.
Si la qualité de fabrication de ces cartes n’est pas toujours remarquable, tant s’en faut, l’élégance et l’originalité de plusieurs clichés de la série font que celle-ci valorise toujours une collection.

WF

JHB

Télécharger la cartoliste de J.H.B, mise à jour le 5 novembre 2009


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Lafont

15
oct
4 commentaires | Article par leonc
Classé dans Garson, Lafont, Neveu.

Raoul Lafont, un maître.
Un site consacré aux éditeurs de cartes postales anciennes ayant travaillé à Arcachon ne serait pas sérieux s’il ne traitait pas de Raoul Lafont.
C’est sans doute à la fois, le plus talentueux, avec son jeune complice Léo Neveu, et le plus mystérieux. Nous ne savons ni où ni quand il est né comme nous ne savons ni où ni quand il est mort. Tout reste pratiquement à faire pour le découvrir.
Ce que nous savons par contre, c’est qu’il aurait commencé à photographier à Arcachon aux alentours de 1903 et qu’il aurait cessé toute activité après la première guerre mondiale, vers 1920. Mais tout cela a encore besoin d’être dument confirmé.
Il est toutefois indéniable qu’il se soit d’abord installé au Moulleau avant de « monter » à Arcachon pour ensuite émigrer à Audenge.
Sa production est très prolifique et sa signature a varié avec les époques :

L. Neveu – R. Lafont, phot., Arcachon
Raoul Lafont, phot. Le Moulleau par Arcachon
Raoul Lafont, photo. Au Moulleau par Arcachon.
Au Moulleau par Arcachon
R. Lafont, phot.
R. Lafont, phot., Moulleau Arcachon
Photo R. Lafont, Arcachon
Edit. R. Lafont, phot.
Raoul Lafont photo
Lafont, phot. Arcachon
R. Lafont, phot., Arcachon
R. Lafont, phot., Arcachon-Audenge
R. Lafont, photo., Audenge

Photo R. Lafont,
Photo R. Lafont
Arc. Photo-Lafont

Nous avons essayé de les classer par ordre chronologique mais cet ordre s’appuie plus sur le bon sens que sur des éléments vérifiés. Sans doute faudra-t-il le modifier en fonction de découvertes nouvelles.
Nous l’imaginons arriver à Arcachon en 1903, à peine quinquagénaire et se mettre à photographier aidé d’une arpète, Léo Neveu, alors seulement âgé de 23 ans. Il faut en effet parcourir la ville à la recherche des vues caractéristiques, transporter la chambre noire, le trépied, les plaques. Installer le tout, le démonter et recommencer à chaque prise de vue différente. Tout cela était plus aisé à deux que pour un seul homme.
Une fois les clichés accumulés, nos deux photographes vont entreprendre de les vendre à des clients potentiels qui pourront en faire des cartes postales, très à la mode à l’époque. Ils vont d’abord en vendre 11 ou 12 à un nouvel épicier qui vient de s’installer cours Sainte-Anne, Jacob Garson. Celui-ci sera très satisfait de son achat, ses cartes postales rencontrant un franc succès. Il procèdera très vite à un nouvel achat, mais cette fois pour 80 clichés d’un seul coup. A ce moment-là, Ewald Heyl qui vient de succéder à Clément Sourbé à la tête de l’épicerie Aux Couleurs Nationales, sise 230, boulevard de la Plage, ne veut pas être en reste et fait auprès de nos deux photographes l’acquisition de 27 ou 28 clichés. Pour en faire des cartes postales comme son concurrent.
Dans les clichés qui leur restaient et pour lesquels ils ne parvenaient pas à trouver d’autres clients, le marché commençant à se saturer, nos deux photographes feront une sélection qu’ils éditeront sous leurs deux noms.
C’est la première signature de Raoul Lafont, laquelle ne permet pas vraiment de savoir ce qui est propre à Raoul Lafont et ce qui l’est à Léo Neveu.

Bien sûr, tout cela ne reste qu’une hypothèse et comme toute hypothèse, il nous faudra la confirmer sinon l’infirmer. Mais elle est loin d’être improbable. Il y a pour elle la concordance des dates, l’assurance que Lafont et Neveu ont travaillé ensemble mais surtout, cette patte très particulière et très élégante qui se retrouve tant sur la production de J. Garson que sur celle d’Ewald Heyl et que sur celle encore de nos deux photographes réunis.

Petits métiers de la rue

Retour de Promenade

Cartoliste de Raoul Lafont, édition du 25 octobre 2009


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Neurdein

15
oct
48 commentaires | Article par leonc
Classé dans Collections ND. Phot, LL, Lévy & fils, ND phot, Neurdein.

Les frères Neurdein, ces princes de l’édition de cartes postales au tournant du XIXe siècle, ont eu la lumineuse idée de publier vers 1905, un catalogue de leur exceptionnelle production. Le titre de cet ouvrage est à la hauteur de la qualité extraordinaire du travail de ces grands photographes et éditeurs : “CATALOGUE DES COLLECTIONS ET SUJETS DIVERS EDITES DANS LE FORMAT CARTE POSTALE PAR NEURDEIN FRERES, PHOTOGRAPHES, EDITEURS, IMPRIMEURS, 52 AVENUE DE BRETEUIL, PARIS 7èME, MARQUE N.D.PHOT, GRAND PRIX DE L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS 1900″

Des éléments de biographie

Etienne Neurdein (1832-1918) et son frère Antonin (1845-1914) sont les fils de Jean Adolphe César Neurdein (dit Charlet) lui-même photographe, qui après avoir été acteur, architecte, et chercheur d’or avait créé un atelier de photographies “Charlet & Jacotin”. Étienne suivit les traces de son père et créa un atelier de photographie en 1863 à Paris avec son ami Paris (successivement rue des Filles du Calvaire, rue des Filles Saint-Thomas, boulevard de Sébastopol, puis avenue de Breteuil). Il s’associa avec son frère Antonin . Chacun a son rôle : Etienne s’occupe de l’administration de l’atelier et réalise des portraits. Louis-Antonin effectue des voyages d’où il rapporte des vues d’édifices et de paysages.A partir de 1868, la maison Neurdein diffuse des vues de France, d’Algérie, de Belgique. Ils se lancent très tôt vers le milieu des années 1890 dans la production de cartes postales, sous les marques ND et X, optant dès le départ pour une édition de très haute qualité de photographies exceptionnelles. En 1884, Louis-Antonin devient membre de la Société française de Photographie, et membre de la Chambre syndicale de la photographie en 1886- Etienne en 1902. En 1886 et en 1888, les frères Neurdein obtiennent une médaille d’or à l’Exposition internationale de la Société des Sciences et des Arts industriels. Récompense renouvelée à l’Exposition universelle de 1889 pour des vues réalisées avec l’appareil panoramique de Moëssard. En 1900, ils obtiennent encore un Grand Prix. Reconnus pour leur habileté à reproduire les châteaux, églises et sites historiques, le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts leur accorde le droit exclusif d’exploiter la collection du service des Monuments historiques de 1898 jusqu’au début des hostilités. Les Archives photographiques (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine) conservent un millier de plaques de verre réalisées par les deux frères. Leur affaire de cartes postales a très bien marché jusqu’en 1904 et faisait de très gros bénéfices. Etienne Neurdein fit construire un immeuble, 26 avenue Duquesne à Paris. Etienne Neurdein était très dépensier, il avait donné 40 000 francs or en dot à chacune de ses filles. Il dépensait beaucoup et vivait largement. A partir de 1904, l’entreprise des Neurdein, mal gérée, a commencé à péricliter. L’affaire a été confiée par Emile Armand, gendre d’Antonin, à des amis de la famille, les Estèves, puis elle a été vendue à M. Crété qui l’a revendu peu après aux frères Lévy.

Etienne Neurdein était ruiné, il a du vendre son immeuble à Paris car il devait 70 000 francs à la société. Étienne Neurdein est décédé en février 1918 d’une pneumonie. On estime la production totale des deux frères à environ 60.000 cartes postales, soit 5 fois celle de la maison Lévy qui rachètera la société (Gérard Neudin, Argus Interntational des cartes postales). Le fond Neurdein est aujourd’hui exploité par l’agence Roger Viollet (sources : arrière arrière arrière petite fille d’Etienne Neurdein et le ministère de la culture). La production des deux frères sur Arcachon est signée ND Phot ou Collections ND Phot. Le sigle ND seul n’apparaît que très tardivement, de même que le logo.

De très nombreuses cartes postales dans leurs différentes éditions sont visibles sur ce site

Cartoliste des frères Neurdein mise à jour le 15 octobre 2009


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